TIMSS – PISA : et si on améliorait vraiment le système scolaire ?Il y a quelques jours, l’étude TIMSS* classait nos élèves de CM1 dans les dernières places en mathématiques et en sciences, renvoyant notamment aux insuffisances des programmes de 2008. Aujourd’hui, l’enquête PISA 2015 apporte un éclairage plus complet sur les compétences que devraient posséder les jeunes vers la fin de leur scolarité obligatoire dans trois domaines : compréhension de l’écrit, culture mathématique et culture scientifique. La France se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE en sciences et en mathématiques et légèrement au-dessus en compréhension de l’écrit. L’enquête PISA souligne un système français incapable de réduire les inégalités : le poids de l’origine sociale d’un élève sur ses performances scolaires est bien plus marqué en France que dans les autres pays de l’OCDE. D’autre part, l’écart entre les plus forts et les plus faibles ne cesse de se creuser tandis que la proportion d’élèves en difficulté est légèrement supérieure à la moyenne des pays de l’OCDE. Si pour les élèves d’un milieu favorisé, l’école française réussit, pour ceux issus des milieux populaires et de l’immigration, elle est profondément inégalitaire. Cette réalité, que nous observons depuis les années 2000, dit l’urgence de transformer le système éducatif pour la réussite de tous les élèves. Il faut dépasser les commentaires de campagne électorale à la petite semaine, et investir de manière forte et durable dans l’éducation. Les pays comparables au nôtre et qui arrivent à réduire les inégalités consacrent à l’éducation des budgets presque 30% supérieurs au nôtre. Pour le SNUipp-FSU, il est indispensable d’assurer aux enseignants de bonnes conditions pour bien faire leur métier. Cela suppose une formation et un accompagnement de qualité : une formation initiale de deux ans, une formation continue ambitieuse et réelle. À Singapour par exemple, les enseignants disposent de 100 heures de formation professionnelle par an. Cela suppose aussi de transformer l’école en augmentant le nombre de « Plus de maîtres que de classes », avec du temps pour travailler en équipe sans amputer sur le temps élèves (au Japon chaque semaine, un enseignant est hors de sa classe, il travaille avec ses collègues), avec des RASED complets car pour certains élèves, l’école ne va pas de soi, et les personnels spécialisés qui composent les réseaux leur apportent des solutions adaptées. Cela suppose enfin des effectifs par classe réduits, car dans ce domaine l’école de notre pays a un nombre d’élèves par classe particulièrement élevé. L’enquête PISA sanctionne des politiques éducatives régressives (suppression de postes, de la formation des maîtres, budget en berne, école primaire abandonnée, programmes défaillants …) ou insuffisantes. Les enseignants qui maintiennent, par leur investissement et leurs compétences le système à bout de bras, ont besoin d’être aidés. Cela passe par de la constance et un investissement sur le long terme au service d’une meilleure réussite des élèves et de la lutte contre les inégalités. Paris, le 6 décembre 2016 |
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