Allocution FSU du 1er mai 2015 à Saint-Brieuc

Chaque année, le 1er mai existe pour dire qu’une politique de progrès social est nécessaire et possible, et pour exprimer la solidarité internationale du monde du travail.

Cette année, après le succès de la journée interprofessionnelle d’action du 9 avril, la FSU 22 veut réaffirmer avec les autres organisations syndicales qu’il n’y a pas d’espoir sans luttes.

Nous entendons poursuivre le combat contre la politique d’austérité mise en oeuvre par le gouvernement et le MEDEF au travers de différents pactes, de la loi Macron et des attaques sans précédent contre les services publics, le Code du Travail et contre le pouvoir d’achat.

Comme dans beaucoup de pays européens, nous subissons une politique qui réduit nos droits de travailleurs et notre protection sociale. Cette politique, si elle satisfait les demandes du grand patronnât et des actionnaires, n’aboutit qu’à un échec économique et au moins-disant social, avec des résultats dramatiques en terme d’augmentation du chômage.

Le pacte de responsabilité est injuste socialement. Mais il est surtout inefficace économiquement. Son financement repose sur la baisse des dépenses publiques, pourtant, ses prétendues contreparties en matière de créations d’emploi sont nulles.

Pour la FSU, sortir de l’austérité est une affaire de choix politique, en répartissant autrement les richesses !

Ces politiques d’austérité qui s’imposent en Europe trouvent leur justification dans l’impérieuse nécessité de réduire les déficits et la dette publique. Or, si la dette a augmenté, c’est sous l’influence de 2 facteurs : la baisse des recettes et la hausse des taux d’intérêt.

Les cadeaux fiscaux et les taux d’intérêt excessifs représentent 59 % de l’actuelle dette publique, ce qui montre que ce mécanisme est très juteux pour les créanciers et les riches.

Au budget 2015, les fonctionnaires, les femmes et les retraités seront les premières victimes.

Le budget de la sécurité sociale et celui de l’Etat illustrent le choix du gouvernement de baisse des dépenses publiques : 50 milliards d’économie d’ici 2017 dont 21 milliards en 2015, c’est à dire 7 milliards sur l’Etat et ses opérateurs, 3,7 sur les collectivités locales et 10 sur la sécurité sociale.

Dans un contexte où l’angoisse de l’avenir et le repli sur soi gagnent du terrain, avec toutes les tentatives de division et de stigmatisation, la montée du racisme et de la xénophobie, il est plus que jamais urgent de développer les Services publics, facteurs de cohésion sociale et de solidarité. Plus que jamais, il faut leur donner les moyens d’assurer leurs missions auprès de l’ensemble des citoyens partout sur le territoire.
Soyons concrets, avec quelques chiffres : 15 milliards d’euros, c’est environ un tiers des cadeaux fiscaux aux entreprises, ou bien moins du quart du montant annuel de la fraude fiscale.

En comparaison, pour créer 20 000 postes d’enseignants dans les écoles, il en coûterait 500 millions. Dans les écoles publiques de notre département, deux postes seulement sont créés à la rentrée. Cinq classes maternelles et des écoles maternelles sont fermées. Dans nos collèges et lycées, les classes sont surchargées. Comment instruire, éduquer et former dans de telles conditions les futurs citoyens ?

Serait-ce en imposant à l’Education Nationale des réformes mal ficelées et nuisibles ? Comme la réforme des rythmes scolaires, qui pour soi-disant améliorer la réussite des élèves, n’aboutit qu’à augmenter les inégalités entre les communes, sans aucun effet pédagogique positif pour nos élèves ?

Comme la réforme du collège, dont le seul but est de renforcer l’autonomie des établissements pour des économies budgétaires, avec pour corollaire la disparition de certaines matières et enseignements ?

Dans un contexte dramatique où l’école, les enseignants et les fonctionnaires sont sommés de se mobiliser à eux seuls pour la défense des valeurs de la République, comme s’ils ne le faisaient pas déjà au quotidien, la FSU considère que l’Ecole, les Services Publics, méritent mieux que l’austérité. Oui, l’Ecole et les Services publics sont une richesse pour notre pays.

Pour nous fonctionnaires et enseignants, le rattrapage de l’inflation n’est plus assuré depuis 2000. Le point d’indice, qui sert de référence au calcul de nos salaires, est gelé depuis 2010. En 15 ans, nos salaires nets ont reculé de 16 %. Serions-nous les privilégiés qu’on décrit ? Par exemple, les 15 milliards d’euros évoqués permettraient d’augmenter de 200 € nets mensuels les 5 millions et demi de fonctionnaires, ce qui représente plus de 20% de la population active. Cet argent serait forcément réinjecté directement dans la consommation en amenant ensuite des créations d’emplois et des hausses de salaires dans le privé… On sait bien que ceux qui opposent le public et le privé ne souhaitent pas le progrès social.

A rebours d’une austérité qui nous mène droit dans le mur, il est urgent d’agir pour plus de justice sociale, plus d’égalité et construire des perspectives de progrès dans le cadre d’une cohésion sociale garantie. Le gouvernement doit aussi engager les discussions promises pour une réelle réforme fiscale, plus juste et plus redistributive.

La FSU affirme aujourd’hui qu’il faut stopper cette politique et investir pour des emplois de qualité, promouvoir la protection sociale, créer les emplois nécessaires dans le public comme dans le privé et développer les investissements pour une croissance tenant compte des impératifs de développement durable. La reprise attendue, est à ces conditions…

Non, camarades, la régression sociale n’est pas une fatalité.

Nous n’accepterons pas que les générations futures vivent moins bien.

La mobilisation d’aujourd’hui n’est qu’une étape.

Oui, nous avons le pouvoir de construire les mobilisations contre ces politiques qui mettent à mal notre société, car nos alternatives sont crédibles.

Vive la solidarité internationale des travailleurs !

Vive la paix et l’amitié entre les peuples !

Vive le 1er mai !






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