Intervention commune CGT/FSU à la manifestation contre le racisme et la xénophobie
Saint-Brieuc le 3 mars 2014
Mesdames, Messieurs, Chers Amis, Chers Camarades,
J’aimerais d’abord dire que notre rassemblement, ce soir, est déjà en soi une réponse aux tentatives de division des salariés et des citoyens que portent les idées d’extrême droite. Nous n’avons pas attendu aujourd’hui pour répondre. Nous sommes de tous les combats contre les exclusions, contre le racisme, contre l’homophobie ou le sexisme : RESF, mariage pour tous, droits des femmes, luttes au côté des sans papiers, des Roms, manifestations contre le racisme… dans le droit fil de nos histoires syndicales, de nos convictions. Nous sommes de tous ces combats parce que nous croyons que la société peut et doit être plus juste, plus solidaire, plus égalitaire. Depuis toujours, le syndicalisme s’est opposé à l’extrême droite, mais se rassembler, porter ensemble un discours commun, construire des initiatives communes dans les entreprises, les administrations ou les établissements scolaires donne un sens nouveau à l’engagement de chacune et chacun d’entre nous. Faisons la clarté sur les fondements de cette idéologie et sur les dangers pour les salariés des mesures économiques et sociales qu’elle sous-tend. C’est sur ces bases fondatrices que s’appuie aujourd’hui le front national qui adapte son discours en utilisant les peurs et les fragilités sociales engendrées par la crise. Le front national profite de l’absence de décisions politiques propres à ouvrir des perspectives de progrès social pour sortir de la crise et il cherche à se présenter comme le rassemblement des mécontents. Il tente de crédibiliser un discours en apparence social en essayant de manipuler le syndicalisme. Pour la CGT et la FSU, il est hors de question qu’au nom de la liberté d’opinion, celle-ci puisse être représentée par des militants se revendiquant du front national ou faisant ouvertement campagne pour la « préférence nationale ». Nous le savons, la grande majorité des électeurs utilisent le vote front national pour lancer un message de désespoir et de lassitude. Dans les nouveaux habits de Marine Le Pen, ce parti les entraîne vers des solutions délétères pour la société, et particulièrement dangereuses pour les salariés. L’imposture économique du front national part de l’analyse selon laquelle les difficultés de la France seraient dues à deux facteurs, l’Euro et les étrangers, d’où les mesures principales qu’il préconise : la sortie de l’Euro suivie d’une dévaluation de la monnaie, un protectionnisme accru par l’intervention d’un État gendarme et la préférence nationale. Toutes mesures qui esquivent les vraies causes de nos difficultés à savoir la dévalorisation du travail au profit des détenteurs de capitaux. Nous savons que les sentiments de peur de l’autre, de repli nationaliste, de défiance à l’égard de la démocratie progressent dans l’opinion des français et des salariés. Le syndicalisme ne peut pas rester spectateur de ce qui se joue au niveau politique et qui concerne la vie et l’avenir des salariés, y compris dans la perspective des échéances politiques. Les discours sécuritaires et xénophobes de l’équipe Sarkozy ont aussi laissé des traces profondes. En faire un espace de parole, de liberté et de démocratie dans l’entreprise ou l’administration, c’est donner les moyens d’intervention aux salariés pour qu’ils prennent leurs affaires en main, tous ensemble, pour qu’ils élaborent des réponses revendicatives et d’action qui partent de leurs attentes et de leurs préoccupations. Aussi, tous ensemble, nous proposons le lancement d’une campagne du syndicalisme pour aller à la rencontre des salariés, des retraités, des privés d’emplois, des étudiants, des lycéens. Faire connaître les propositions syndicales, dans leur diversité, les confronter, pour rassembler les salariés et les jeunes, pour transformer les situations de travail et de vie, pour agir, c’est possible. Alors décidons-le ensemble ! |
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