C’est un fait, le projet de loi pour l’école de la confiance n’apportera en l’état aucune amélioration à la situation précaire des personnels accompagnants et accompagnantes des élèves en situation de handicap.
Appel intersyndical à manifester le 15 mai à Saint-Brieuc à 17h devant la préfecture Soyons nombreuses et nombreux pour défendre les revendications des AESH et EVS en colère |
« La généralisation des CDD de trois ans à la prochaine rentrée ne constituera qu’une bien maigre avancée obtenue à bouts de bras par la mobilisation de ces personnels en mal de reconnaissance alors que les 6 années pour pouvoir obtenir un CDI persistent », dénonce un communiqué intersyndical qui pointe que ces « contrats restent toujours aussi précaires avec de très faibles salaires, des conditions de travail dégradées, des temps incomplets imposés et une absence de reconnaissance professionnelle ».
Aussi, l’ensemble de ces organisations syndicales appellent les AESH à de nouvelles mobilisations le 9 puis le 15 mai à l’occasion du vote de la loi au sénat.
LE COMMUNIQUÉ
LOI BLANQUER : TOUJOURS NI STATUT, NI RECONNAISSANCE EN VUE, LES AESH EN COLÈRE POURSUIVENT LEUR MOBILISATION !
Depuis plusieurs semaines, les personnels de l’éducation nationale se mobilisent contre la loi Blanquer dite de l’École de la “confiance” et contre la loi de transformation de la Fonction Publique. Pour les accompagnant·es d’élèves en situation de handicap (AESH) aussi, suite à la “concertation” ministérielle sur l’école inclusive lancée en octobre, ce projet de loi adopté en première instance à l’Assemblée et étudié mi-mai au Sénat, présage des dégradations des conditions de travail des AESH. Si la généralisation de contrats CDD de 3 ans à la rentrée est une maigre avancée obtenue par les interventions syndicales et la mobilisation des AESH, les 6 années de CDD pour obtenir un CDI persistent. Les 60 heures de formation d’adaptation à l’emploi existaient déjà dans les textes. Ces contrats restent toujours aussi précaires avec de très faibles salaires, des conditions de travail dégradées, des temps incomplets imposés et une absence de reconnaissance professionnelle. Les pôles inclusifs prévoient la mutualisation des aides humaines et matérielles au détriment de l’aide individuelle. L’expérimentation en cours semble bien loin des objectifs vertueux annoncés par le ministère. Nous dénonçons notamment le fait que ceux-ci se traduisent par une accentuation des inégalités et par la dégradation des conditions de travail des AESH : employeurs multiples, multiplication du nombre d’élèves suivis sur des lieux différents…
Face aux propositions du Ministère, nous exigeons pour les AESH :
● une revalorisation immédiate des salaires ;
● l’arrêt immédiat de l’expérimentation et de la généralisation prévue des PIALs et le maintien des accompagnements individuels dans le cadre d’un dispositif permettant de répondre aux besoins des élèves et des familles et respectueux des conditions de travail des AESH ;
● le versement des indemnités REP-REP+ pour les AESH exerçant en éducation prioritaire ;
● la création d’un véritable statut de la Fonction Publique pour les AESH ; des emplois stables, pérennes et reconnus ;
● la prise en compte du travail invisible (réunions / concertation / régulation / adaptation des apprentissages) et de la pénibilité
● la possibilité d’une quotité de travail choisie à temps plein ;
● la création du nombre d’emplois nécessaire pour couvrir tous les besoins ;
● une formation professionnelle de qualité sur le temps de travail, initiale, continue, spécifique et qualifiante.
Nous invitons les AESH à participer aux initiatives de mobilisation et la grève du 9 mai dans l’éducation contre la loi Blanquer et contre le projet de loi dit de transformation de la fonction publique. Et après la mobilisation des AESH du 6 février, nous appelons à une nouvelle mobilisation nationale intersyndicale pour les revendications des AESH, le mercredi 15 mai à l’occasion de l’examen du projet de loi au Sénat. Localement, les AESH se réuniront en AG pour débattre ensemble et se rassembleront devant les DSDEN, rectorats et préfectures pour porter leurs légitimes revendications. En région parisienne, un rassemblement aura lieu devant le Sénat.
Montreuil, le 18 avril 2019
ALLER PLUS LOIN