Monsieur le préfet des Côtes-d’Armor

Monsieur le président du Conseil Départemental

Madame la directrice académique des services de L’Éducation nationale des Côtes-d’Armor

Mesdames et Messieurs les membres du CDEN,

Nous remercions les services de la Direction Académique pour les documents fournis qui permettent de connaître les conditions de la rentrée scolaire 2017 dans le Premier et le Second Degré public.

Dans le Second Degré, Les effectifs globaux sont croissants : 153 élèves de plus attendus. Les moyens alloués au département font apparaître un solde de + 5 ETP attribués aux collèges. Si cette dotation va dans le bon sens et témoigne d’une attention particulière des autorités académiques, nous sommes bien loin des 4000 postes promis par la Ministre pour accompagner la réforme du collège, qui provoque actuellement une souffrance professionnelle inédite. Pour faire face à la croissance démographique les autorités académiques ont également attribué 3,7 ETP supplémentaires aux LGT… mais intégralement en heures supplémentaires ! Ces heures supplémentaires devront être transformées en heures poste pour améliorer la prise en charge des élèves dont les effectifs s’alourdissent dans les classes en LGT, en particulier après les suppressions d’emplois massives entre 2008 et 2012.

Le service public d’Éducation continue de subir des choix politiques qui favorisent l’essor du réseau privé catholique.

Si le maillage plus dense de collèges publics dans les Côtes d’Armor a permis de limiter les flux d’élèves vers le réseau privé, les libertés accordées aux établissements privés dans l’application de la réforme du collège n’ont fait que les renforcer dans notre académie, compte tenu de leur densité d’implantation.

Il n’est nul besoin que les services académiques y concourent en pressurant les DGH.

Nous demandons que les établissements soient dotés en Heures Postes à la hauteur des besoins, de préserver et renforcer les équipes pluri professionnelles au sein de chaque établissement (vie scolaire, documentation, orientation, personnels de santé, assistants sociaux…) au service de la réussite de tous les élèves.

Dans le Premier Degré, la mise en œuvre des priorités retenues pour la ventilation des 4 311 postes, c’est-à-dire pourvoir en « plus de maîtres » la totalité des réseaux d’Éducation prioritaire, renforcer les moyens pour le remplacement et la formation continue ne concrétise pas l’ambition affichée par le ministère.

Par ailleurs, la ministre a affirmé que « des postes en RASED seraient créés autant que de besoin ». Dans les Côtes-d’Armor, ce sont des postes classe et trois postes de RASED G que vous projetez de fermer pour créer les postes de titulaires départementaux supplémentaires et les postes « plus de maîtres que de classes » promis par le ministère. Cet utile dispositif ne doit pas se développer au détriment des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficultés.

Pour la FSU, la réduction des inégalités, l’amélioration des conditions d’enseignement et d’apprentissage ne pourront se traduire concrètement qu’en abaissant les effectifs, en avançant partout sur la scolarisation des moins de trois ans et en renforçant les RASED qui ont été les grands oubliés de la refondation. La baisse démographique, qui devrait permettre partout d’améliorer l’accueil des élèves et un meilleur enseignement, aboutit à l’inverse à supprimer des postes.

A chaque carte scolaire, les bénéfices des spécificités du département en terme de réussite scolaire, c’est-à-dire le maillage en petites structures proches des familles et la scolarisation des moins de trois ans, sont niés.

Nous ne retiendrons de ce projet de carte scolaire que les retraits de 2 postes et demi en écoles maternelles, de 5 postes et demi en écoles primaires et de 7 en regroupements pédagogiques intercommunaux.

Cette politique à seule vision budgétaire ne s’appuie ni sur la recherche pédagogique, ni sur la réalité des écoles et des communes.

Il y a urgence à renforcer l’École publique en préservant ses atouts : la scolarisation en maternelle et le maillage territorial.

En observant attentivement la pratique réelle des enseignants des écoles publiques, on constate qu’ils s’efforcent d’accueillir les moins de trois ans, y compris dans des écoles avec des classes à effectif chargé. Non pas, comme cela peut être dit, pour obtenir des ouvertures ou empêcher des fermetures, mais pour assurer la continuité du service d’Education à la demande des familles dans une école publique.

L’expression d’une véritable ambition serait de permettre les conditions d’enseignement adaptées à une réelle prise en compte de tous les élèves. L’école maternelle a fait ses preuves. Le concept de bienveillance à l’école n’incombe pas seulement aux professionnels de terrain, mais d’abord à l’institution qui les emploie.

Pour la FSU, l’égalité républicaine impose que tous les élèves, ruraux ou urbains, aient accès à la même qualité de l’école. Cette égalité ne doit pas se résumer en un principe généralisé de concentration des écoles et des RPI au service de la concentration urbaine.

Les conventions rurales recherchées par le ministère, pour lesquelles une réserve nationale de 100 équivalents temps plein a été constituée, s’élaborent partout de manière opaque. A la FSU, nous ne sommes pas demandeurs de ces conventions qui fragilisent le réseau des écoles rurales.

Après plusieurs signatures de conventions dans différentes académies, nul ne peut ignorer que cette rationalisation se décline concrètement par des fusions d’école ou des concentrations de RPI. Elle se traduit par la suppression des petites structures d’une à trois classes et par l’augmentation des fermetures de classes. Par exemple, que signifie cette rationalisation pour les nouveaux RPI à direction unique Plestan/Tramain et Trégonneau/Squiffiec où vous projetez de fermer une classe ? A quoi peut servir une fusion d’écoles quand une fermeture s’ensuit juste après comme à Pleumeur-Bodou ? Les conventions ne tiennent compte ni de l’intérêt des élèves, ni de celui des familles et des enseignants, ni du maillage territorial. Nous ne pouvons accepter ce processus mené sans concertation réelle avec les premiers concernés ou s’accompagnant d’un chantage aux postes.

Enfin, les personnels doivent être reconnus ; cela passe par une amélioration de leurs conditions de travail, par un allègement de la pression hiérarchique et par une revalorisation plus ambitieuse de leurs carrières.

Lire le compte rendu des CTSD* et CDEN pour la partie 1er degré.






var addthis_config = {« data_track_addressbar »:true};

*CTSD : comité technique spécial départemental