Déclaration préalable de la FSU Bretagne au CTA du 21 janvier 2014

Au-delà du rituel, la déclaration de la FSU est une adresse directe au Recteur. Nous attendons donc, M. le Recteur, des réponses sur votre politique académique.

Notre déclaration ne commente pas la hauteur des dotations afin d’éviter des réponses trop générales mais apporte des éléments de commentaires autour desquels nous entendons bâtir les réflexions.

A la lecture des documents, nous pouvons vérifier que la construction de la prochaine carte scolaire renforce les déséquilibres territoriaux et les fragilités sociales.

La crise industrielle majeure que traverse notre région, dans les secteurs

agroalimentaires et industriels, se concentre sur des territoires bien identifiés qui nécessitent une présence renforcée des services publics, en particulier du service public d’éducation. Pourtant ce sont ces territoires qui subissent des retraits d’emploi.

Or, on entend parfois ici et là, les responsables de cette académie pointer le coût supposé des réseaux d’écoles ou d’établissements ruraux, trop petits, trop onéreux.

Mais se pose-t-on la question de la sociologie des populations qui vivent sur ces territoires ?

Quand on se la pose, comme ce sont souvent les plus pauvres, les moins formés, les plus socialement démunis, c’est toujours pour y répondre en terme « d’accompagnement » et « d’assistance » plutôt qu’en terme de qualification.

La dynamique démographique urbaine -qui ne se limite pas à l’Ille et Vilaine- induit aussi des effets centrifuges qui font que les familles les plus socialement fragiles se trouvent exclues des villes et renvoyées dans des territoires isolés.

La problématique est donc bien identifiée. Comment l’académie oriente-t-elle alors sa

politique éducative ?

Pour la FSU elle doit l’être selon un impératif de formation et de qualification, au sein d’un service public gratuit, laïc et de proximité, pour tous les jeunes et en particulier pour ceux dont les familles se trouvent brutalement et durablement exclues du marché du travail. Il ne s’agit pas d’opposer les territoires.

La revitalisation de l’éducation prioritaire est aujourd’hui affichée à nouveau comme une priorité, notamment en périphérie urbaine. Mais l’éducation prioritaire ne doit pas se limiter uniquement à quelques espaces urbains que l’on s’empresse de qualifier de « quartiers ».

Vous l’avez bien compris, M. le Recteur, les représentants du personnel veulent connaître l’orientation que vous donnez à la politique éducative dans notre académie : quelles priorités et quels éléments ont été pris en considération ? Quels arbitrages ont été rendus ?

Les représentants du personnel doivent pouvoir étudier des données précises aussi bien pour le 1er degré que le 2nd, sans oublier les autres personnels. Nous

souhaitons voir se généraliser les éléments de transparence que nous avons pour le 2nd degré, cela pour instruire nos débats et voter.

Le recteur étant passé très vite au second degré, les élus SNUipp-FSU ont demandé à intervenir en fin de séance :

Monsieur le Recteur,

La FSU ne peut se satisfaire de la dotation académique au niveau du premier degré.

Les CTD vont se réunir très tard, trop tard, après les élections municipales –ce qu’au passage, nous dénonçons- et vont devoir se prononcer sur des ouvertures et des fermetures. Les choix vont être cornéliens.

En-dehors du P/E (taux d’encadrement) que nous avons déjà évoqué (voir ci-dessous), il y a des spécificités liées à notre académie.

- La scolarisation des moins de trois, déjà largement commentée ici

- L’enseignement en langue régionale : en dehors des problèmes de vivier d’enseignants que nous avons évoqués au CALR, les créations de classes et de nouveaux sites ne pourront se réaliser en toute sérénité.

- Nous avons également évoqué l’enseignement privé : sur 36699 communes, 12794 sont sans école et 487 n’ont qu’une seule école privée, dont plus d’un quart dans notre seule académie. Il s’agit pour nous là, d’un véritable enjeu.

Et en dehors de ces spécificités, nous aurons à évoquer la scolarisation des enfants à besoins particuliers : qu’en est-il de l’ASH qui a vu son nombre d’enseignants baisser de 17% au niveau national suite notamment aux suppressions des RASED dont on attend encore la reconstitution ; comment pourra-t-on répondre à la demande d’intégration des enfants en situation de handicap conformément à la loi de 2005 ? Nous souhaitons obtenir un état des lieux académique de l’implantation des CLIS.

Enfin et sans vouloir faire un inventaire à la Prévert, comment pourra-t-on gérer la mise en place de la réforme des rythmes qui aura un impact sur la consommation de postes, la gestion difficile des remplacements, le respect des droits des personnels et leur demande de travail à temps partiel ?

Alors, non, décidément non, cette dotation académique ne peut nous satisfaire.

P/E kesako ?

Taux d’encadrement pour 100 élèves : nous avons demandé des explications sur ce qui est pris en compte pour son calcul : nous attendons !

Si le département d’Ille et Vilaine est effectivement sinistré avec un P/E prévisionnel de 5.02, on aurait tort de croire que les autres départements de l’académie sont des privilégiés avec des P/E de 5,2 (22), 5,15 (29), 5,16 (56) et que la moyenne nationale est de 5,2 !

Et si l’on considère que les enfants de moins de trois ans n’ont pas été pris en compte dans le calcul, il devient évident que le taux d’encadrement réel ne sera pas celui que l’on nous donne en prévisionnel !






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