CTA 28 mars 2014 – Déclaration préalable de la FSU

Monsieur le Recteur, mesdames, messieurs,

Au moment où se prépare la rentrée, dont ce CTA marque une étape essentielle, nous ne pouvons ignorer le message de défiance et de déception que les citoyens ont adressé au gouvernement et à tous ceux qui sont en charge de l’action publique.

Face aux résultats des listes d’extrême droite et de droite extrême, la FSU rappelle qu’elle combat toute forme d’exclusion, tous les discours de haine et agit pour une société plus juste, plus respectueuse des diversités. Elle défend l’éducation à la différence. Dans ce combat, nous nous retrouvons aux côtés d’autres organisations syndicales, comme tout récemment lors de l’initiative commune du 29 janvier avec la CGT, Solidaires, l’UNEF et la FIDL. Nous poursuivons ce travail commun contre la progression de cette idéologie d’exclusion et de recul démocratique.

Au delà du vote d’extrême droite, ce que l’abstention massive révèle, c’est le désarroi, l’absence de persectives, et la perte de confiance dans les capacités des gouvernants d’entendre et de répondre aux aspirations des citoyens : plus de services publics, plus d’égalité, une autre répartition des richesses, une lutte résolue contre le chômage. Au lieu de cela, on peut s’attendre à une accélération du désengagement de l’État au nom de l’austérité, avec des services publics moins présents auprès des populations, moins de protection pour les salariés et les chômeurs. La confirmation de la réduction de 50 milliards de dépenses publiques dans le cadre du « pacte de responsabilité » est totalement déconnectée des attentes des citoyens.

Dans le service public d’Éducation, la prise en compte du réel du travail doit devenir un impératif pour rapprocher les agents de leur administration. C’est pourquoi, dans ce CTA, en plus de la préparation de rentrée, la FSU s’attachera à aborder plus spécifiquement les conditions de travail des personnels administratifs, des infirmières, des assistants sociaux, des COPsy qui organisent le service public. Ils accompagnent au quotidien les familles et les élèves et leur permettent de porter plus loin leurs ambitions pour l’école et leur avenir. Les missions de ces personnels sont particulièrement fragilisées par l’austérité budgétaire, la réduction des dépenses publiques, mais aussi par l’évaporation des missions de l’Etat et l’éclatement institutionnel instauré par l’acte III de la décentralisation.

Dans ce contexte, s’impose plus que jamais la nécessité de réaliser l’objectif des 60 000 créations de postes pour que toutes les missions, enseignantes et non-enseignantes, puissent à cette occasion être renforcées.

Mais les relations à la hiérarchie continuent aussi de peser sur l’activité des agents. Alors que le dialogue social est réaffirmé comme un principe directeur, des méthodes managériales archaïques tardent à évoluer. Plus de démocratie, de transparence, d’écoute des personnels, plus de respect du principe d’égalité de traitement de prise en compte des avis des représentants du personnel sont vraiment nécessaires. Faute de réponse sur ces questions, régulièrement évoquées par nos collègues, nos professions ne font plus confiance aux annonces de changement. Par exemple, ils ne se sont pas engagés dans le débat suscité par le ministre autour de la loi de refondation. La reconstruction de la formation des maîtres pourrait leur donner raison, entre l’ESPE qui n’arrive pas à répondre aux besoins de formations initiale ou continue des personnels, et des stagiaires qui une nouvelle fois se retrouveront à temps complet devant les élèves à la rentrée.

Au moment où des discussions sont ouvertes au niveau ministériel sur les métiers de l’Education (requalification de la filière administrative, mission des personnels de santé et sociaux, personnels enseignants, d’orientation, CPE,des personnels de direction et d’inspection), et alors que de nouveaux décrets sur les missions et les obligations de service des personnels enseignants seront en application à la rentrée 2015, il appartiendra à l’administration tout au long des prochains mois de s’approprier toutes les mesures qui confortent l’identité professionnelle des enseignants et de tous les personnels de l’éducation. Entre la rédaction des circulaires d’application et leur mise en oeuvre sur le terrain, l’administration devra aussi manifester la volonté que ce nouveau cadre débouche sur une véritable revalorisation de nos métiers. De telles évolutions dans la gouvernance sont incontournables pour commencer à renouer la confiance avec les personnels.

Rennes, le 28 mars 2013






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