Le jeudi 14 juin, les élèves des écoles primaires, des collèges et leurs enseignant-e-s étaient invité-es à participer à une journée « Planète Positive » en Centre-Bretagne.

Il y a quelques jours, l’opposition de la FSU 22 et de parents d’élèves à cette opération promotionnelle et publicitaire de Triskalia a amené la DSDEN 22 à interdire cette campagne. Ce qui fait qu’aucune école ou collège public ne participera à cette opération.

La FSU 22, qui défend à tout crin la neutralité du Service public d’Éducation et conformément à ses mandats* concernant la transition écologique, se satisfait de l’interdiction d’un tel mélange des genres.

Nous refusons de former nos élèves à la façon dont le Marché tente de formater les consommatrices et consommateurs ! Le temps scolaire n’est pas un temps de cerveau disponible pour la publicité de grandes entreprises prônant l’élevage intensif et l’utilisation des pesticides.

Derrière le faux nez d’une sensibilisation au « Développement Durable », le fait est que l’entreprise Triskalia a plusieurs fois été condamnée pour avoir intoxiqué, puis licencié plusieurs de ses salariés.

Pour information, un rassemblement est organisé à Kergrist Moelou, le 14 juin à 11 heures


* Extraits des textes adoptés au congrés FSU du Mans en 2016 :

Le secteur agricole est à la fois responsable et victime

Les grands groupes agro-industriels asservissent l’agriculture et les peuples. La promotion des cultures intensives ruine l’agriculture vivrière et met en péril l’autosuffisance alimentaire.

Par l’utilisation abusive de produits d’origine industrielle, l’agriculture, responsable de 18 % des émissions de GES, contribue au réchauffement climatique. Le développement d’élevages intensifs et des monocultures qui nécessitent beaucoup d’engrais et de pesticides ne fait que l’accentuer. La France est aujourd’hui en 3e position pour le recours aux pesticides avec des impacts négatifs en termes de santé humaine, biodiversité, qualité air/eau. 

A cela s’ajoutent la déforestation et la destruction des espaces naturels pour étendre l’espace cultivable et le transport des marchandises, produites toujours plus loin.

Mais l’agriculture est elle-même victime des changements climatiques : la fréquence et l’intensité des événements extrêmes sont dévastatrices. L’insécurité alimentaire se développe, contraignant des centaines de millions de personnes à migrer.

L’urbanisation conduit à ce que des centaines d’hectares de terres agricoles disparaissent en France chaque jour au profit de l’extension de zones urbaines, industrielles ou infrastructures de transport. Parallèlement des friches agricoles se multiplient. Au Sud, la déforestation remet en cause les cultures vivrières au profit de cultures commerciales.

La société de consommation conduit à ce que le tiers de la production mondiale de nourriture soit perdue (au sud) ou gaspillée (au nord).

 

Dès lors, la FSU porte des propositions pour faciliter la transition écologique de l’agriculture :

1- promouvoir l’agriculture paysanne, l’agroforesterie, l’agroécologie, l’agriculture biologique et s’opposer aux fermes usines ;

2- relocaliser l’agriculture et développer le maraîchage péri-urbain ;

3- créer des outils de politiques publiques pour lutter contre l’accaparement des terres, pour réguler les marchés financiers et pour faciliter l’accès à la terre (renforcer le droit de préemption des collectivités) ;

4- développer l’appareil public de formation et d’enseignement, notamment l’enseignement agricole public pour une formation initiale et continue à la conversion vers l’agriculture durable ;

5- favoriser l’expérimentation de pratiques agricoles durables dans les exploitations des établissements publics locaux d’enseignement ;

6- encourager une gestion durable des ressources marines ;

7- favoriser les circuits courts de production/ consommation en développant la part du local et du bio ;

8- lutter contre le gaspillage alimentaire et améliorer la gestion des déchets ;

9- diminuer la part des protéines animales et augmenter celle des protéines végétales dans l’alimentation ;

10- interdire les OGM ;

11- rétablir le droit entier aux agriculteurs et agricultrices à produire leurs plants et semences locales, fermières ;

12- sortir la France de l’Alliance mondiale pour l’agriculture intelligente face au climat ;

13- soutenir les mouvements internationaux d’agriculture paysanne.