Rentrée scolaire 2020, conforme à nos craintes

Communiqué de presse du 9 septembre 2020

Alerte sur les effectifs

Les effectifs dans nombre d’établissements du second degré public sont en hausse. Cette situation entraîne des conditions d’étude dégradées pour de nombreux élèves avec des classes trop chargées dans les collèges notamment avec l’inclusion dans les classes des élèves à besoin particuliers. La situation est très tendue en lycée avec 34 à 38 élèves en classe de seconde dans les lycées de Saint-Brieuc et à Loudéac.

Cette augmentation des effectifs s’explique par des prévisions sous-estimées en février par l’autorité académique, par de nouvelles arrivées dans le département en raison du contexte sanitaire mais aussi par des taux de redoublement en troisième historiquement bas liés à ce contexte et un fort taux de passage en seconde générale.

Alerte sur les moyens

La FSU 22 dénonce le manque de moyens que les ajustements de la Direction académique ne peuvent compenser.

Dans le second degré, certains ajustements (ouverture de classes comme par exemple au collège Broussais Dinan) se sont faits au prix de fermetures dans d’autres établissements (collège Roger Vercel à Dinan). Sur le secteur de Saint-Brieuc, il manque l’équivalent de deux classes de seconde, ainsi que d’une classe sur le secteur de Loudéac pour revenir à des effectifs par classe proches de ceux de la rentrée 2019. Tout ceci est aussi le résultat de la suppression de plus d’une centaine de postes d’enseignants dans le second degré public du département en deux ans.

Dans le premier degré, le CTSD de rentrée  confirme cette tendance avec  seulement 3,5 ouvertures provisoires de postes alors que le contexte sanitaire  du printemps a laissé sur le bord de l’école nombre d’élèves et demanderait des moyens tout autres. Si on regarde les effectifs trop élevés de certaines classes, le peu de postes Rased (ou du moins ce qu’il en reste), les remplacements qui vont devenir des perles rares, la formation continue en berne… rien n’augure d’une volonté forte du gouvernement pour s’atteler sérieusement à une quelconque amélioration du système éducatif. Le suicide de Christine Renon n’aura en rien amélioré les conditions de travail des directeurs-trices croulant en cette rentrée « hors norme » sous les demandes toujours plus nombreuses de la hiérarchie, dans un contexte sanitaire si particulier, les pressurant encore plus dans un labyrinthe de protocoles successifs démontrant, si besoin, les  incohérences de notre système vertical.

Le 3ème trimestre de l’année 2019-2020, en distanciel, a accru les inégalités scolaires, les règles sanitaires (généralisation du port du masque, désinfection du matériel…) et le retour, sans aménagement, de tous les élèves pèsent sur les libertés pédagogiques et les conditions de travail de tous, élèves et personnels. Pour autant, les dotations des établissements sont insuffisantes pour favoriser les apprentissages, notamment pour les élèves les plus fragiles et mettre en place des groupes à effectifs réduits profitables à tous, tandis que le nombre d’élèves à besoins éducatifs particuliers progresse. De plus, aucun recrutement de personnel administratif, de vie scolaire, d’agents d’entretien ou de restauration n’est venu compenser le surcroît de travail lié à la mise en place et à l’application au quotidien des mesures sanitaires.

Alors que l’on dépense une centaine de milliards d’aides au secteur privé, sans contrepartie, la FSU 22 exige des dotations complémentaires pour le réseau public du premier et second degré. Elle soutient les actions des nombreux établissements et écoles du département, qui se mobilisent toujours, pour obtenir des moyens supplémentaires afin d’assurer des conditions d’études dignes de nos élèves dans un service public d’éducation de qualité.

La FSU 22 relaie l’appel du SNUipp 22, son syndicat majoritaire du premier degré à un rassemblement des délégations d’écoles, parents et élu.es, le vendredi 11 septembre à 9h30 devant la direction académique au 8 rue des Champs de Pies à Saint-Brieuc pour faire entendre les besoins en ouvertures de classes.

L’Éducation n’est pas une charge mais un investissement pour l’avenir de tous les jeunes !

Pour la FSU 22,

Olivier Debretagne

Secrétaire départemental