Services publics : vers un collapse ?

Quels Services publics allons-nous laisser à nos enfants ?

C’est bien cette question qui se pose avec les ravages qu’ont produit et produisent les « réformes » successives depuis 1986, première cohabitation.

Les agent.e.s des Services publics le constatent de manière objective, il est devenu impossible dans tous les secteurs (santé, éducation, recherche, environnement, culture, services sociaux, police, services territoriaux…) de faire un travail épanouissant correspondant aux valeurs et aux exigences que les agents ont pour le service qu’ils rendent.

Les réorganisations à marche forcée accompagnées de suppressions massives de postes, le « nouveau management public » devenu la règle dans les directions, les regroupements absurdes, la « mutualisation des moyens techniques et humains», cache misère des coupes budgétaires, et un mépris gouvernemental affiché des personnels  mettent en péril les services publics et les fonctionnaires eux-mêmes qui y laissent, de plus en plus souvent, littéralement leur peau !

Pour la seule Éducation Nationale, ce sont au moins 30 suicides  directement en lien avec la souffrance professionnelle (http://www.neoprofs.org/t116266-suicides-dans-l-education-nationale-une-recension-depuis-2007 ) qui sont recensés depuis 2007. Les autres services ne sont évidemment pas épargnés.

Où nous emmène ce gouvernement et ceux qui l’ont précédé ? Vers la main mise du marché sur tous les services, sans exception, et la destruction de la protection sociale (maladie, chômage, retraites…) pour le plus grand bénéfice des assurances privées et des banques, garanties d’un afflux de capitaux en provenance notamment des classes moyennes, qui tenteront, c’est compréhensible, de minimiser l’impact de ces attaques.

C’est oublier un peu vite les leçons des crises financières qui secouent, de manière récurrente, l’économie mondiale dont les conséquences sont bien plus terribles sans amortisseur social. Or, non seulement les « réformes » des services publics et de la protection sociale fragilisent les plus démunis, mais en plus elles rendent plus vulnérables les populations lors des crises financières et sociales.

Il faut maintenant prendre la mesure du préjudice causé aux fonctionnaires et aux citoyen.ne.s. Non seulement la prochaine crise financière est en route et sera accélérée par les afflux des capitaux des moyens et petits épargnants, mais en plus, une crise écologique de grande ampleur ne manquera pas de l’accompagner générant des problèmes énormes d’accès aux ressources (eau, nourriture, carburant, énergie…). Quel sera alors le recours de l’État si, dans le même temps, il a abdiqué son autorité territoriale et sa capacité d’assistance des populations au « Dieu du Marché » ?

Seuls des Services publics de qualité, ayant les moyens en personnels, en matériels et en financements seront à même de minorer l’impact de ces crises sur la population. Il est donc plus que temps d’appeler à la mobilisation générale contre la politique de destruction de la Fonction Publique et de mépris des personnels et de leurs missions de ceux qui sont au pouvoir depuis plus de 40 ans.

Les mouvements sociaux catégoriels de septembre ne doivent être que les prémices d’une lutte plus large pour mettre à bas cette politique délétère et mortifère.

Toutes et tous mobilisé.e.s, toutes et tous dans la lutte !

Partout, débattons au plus vite des moyens à mettre en œuvre et n’ayons pas peur d’y inclure la grève générale illimitée.

Saint-Brieuc, le 5 octobre 2019

Pour la FSU 22,

Olivier Debretagne

Secrétaire départemental