Une fois de plus…

Une fois de plus, la gauche a failli.

Une fois de plus, alors que l’unité était indispensable, vitale, la division a été la règle avec des critiques concentrées sur les autres candidats du même bord plutôt que sur les véritables adversaires des classes populaires, de la protection sociale et des services publics.

Une fois de plus le scénario du pire, dont la responsabilité incombe, pour une grande part, au président-candidat, est sur la table avec une probabilité plus grande d’aboutir car, quel que soit le vainqueur, ce sont bien les classes populaires, la protection sociale et les services publics qui seront les premières victimes des politiques menées.

Pour Macron, pas de doute, son bilan parle pour lui : état d’urgence quasi permanent, lois liberticides, destruction largement entamée de la protection sociale et des services publics. Macron veut finir le boulot, il n’a pas encore assez donné à la finance et aux patrons, il n’a pas encore assez destructuré les communs puisqu’il reste un service public et des droits sociaux à abattre.

Pour Le Pen, c’est brouillé, grâce à Zemmour, elle passe presque pour une candidate de droite nationaliste « normalisée » qui propose, en plus, un large volet « social » qu’elle prétend protecteur. Pourtant, vous pouvez en être sûr·e·s, tous les nervis, d’état ou de milices privées, qui ne manqueront pas de fleurir, seront violemment « décomplexés » et tâcheront de remettre dans le droit chemin, à la schlague, ou d’éliminer, les gauchistes, les féministes, les défenseurs des droits, des minorités et les syndicalistes un peu trop remuant·e·s.

Alors quelle position doit-on adopter le 24 avril ?

La moindre des consignes est forcément : « pas une voix pour l’extrême droite ».

Pourtant, peut-on envisager de mettre dans l’urne un bulletin Macron sans qu’il ne renonce à la destruction de l’état social ? Là est la question qui se pose à toutes et tous.

Une fois de plus, une fois de trop, nous sommes toutes et tous dans un déchirement insupportable.

Saint-Brieuc, le 11 avril 2022

Olivier Debretagne

Secrétaire départemental de la FSU